L’attractivité démographique de Nice s’accompagne du défi de vieillissement de sa population, couplé à l’augmentation des maladies neurodégénératives comme Alzheimer. Face à cette réalité, les structures d’accueil se trouvent en première ligne, confrontées à des enjeux complexes et croissants. C’est notamment le cas particulier des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Voici un tour d’horizon des enjeux du vieillissement à Nice, des besoins spécifiques liés à la maladie d’Alzheimer et du rôle des Ehpad dans ce contexte.

Nice : une démographie marquée par le vieillissement

La ville de Nice et le département des Alpes-Maritimes affichent une proportion de personnes âgées bien supérieure à la moyenne nationale. Ce vieillissement est nourri par l’attrait du climat méditerranéen et l’arrivée de nombreux retraités. Il crée une pression constante sur l’offre de soins et d’hébergement adaptés.

La demande de places dans chaque maison de retraite nice augmente donc mécaniquement. Mais les besoins ne se limitent plus à un simple lit disponible. Ils s’intensifient, notamment en raison de la hausse des pathologies liées à l’âge dont la maladie d’Alzheimer.

La maladie d’Alzheimer : des besoins spécifiques et exigeants

La maladie d’Alzheimer ne se résume pas à l’oubli progressif. Elle s’accompagne de désorientation spatio-temporelle, de troubles du comportement tels que l’agitation ou la déambulation et d’une perte d’autonomie constante. Pour y répondre, il faut bien plus que des soins classiques. L’environnement doit être pensé pour la sécurité et le bien-être :

• architecture adaptée ;
• signalétique claire ;
• espaces sécurisés de déambulation, voire jardins thérapeutiques pour apaiser l’anxiété.

Quant au personnel soignant, il doit posséder des compétences spécifiques en communication non verbale, savoir gérer les comportements difficiles avec patience et proposer des activités cognitives et sensorielles ciblées.

En outre, l’accompagnement des personnes atteintes de la Maladie d’Alzheimer exige une approche profondément individualisée, respectueuse de l’histoire, des capacités et des préférences de chacun. A cela s’ajoute un besoin vital d’écoute et de soutien destiné aux proches aidants pour leur permettre de tenir sur la durée.

Les Ehpad niçois face au mur des réalités

A Nice, les Ehpad se heurtent à plusieurs difficultés. Le manque de places dédiées freine l’accueil adapté des malades. Spécifiquement, c’est le cas dans les unités de vie protégée et les pôles d’activités et de soins adaptés. Cette carence provoque un allongement inquiétant des listes d’attente. Par ailleurs, les établissements souffrent d’un manque de personnel qualifié. Le recrutement d’aides-soignants, d’infirmiers, de psychologues ou d’ergothérapeutes reste un défi permanent. Il est accentué par la lourdeur émotionnelle et physique du travail auprès des personnes atteintes d’Alzheimer.

Même la fidélisation est difficile, tant les conditions peuvent conduire à l’épuisement. Offrir une formation continue spécifique devient alors un impératif. Mais cela pèse à son tour sur les budgets, car les contraintes financières sont nombreuses : réaménagements nécessaires des bâtiments anciens, embauche de personnel supplémentaire, renouvellement de matériel adapté, etc.

Enfin, les différences importantes de profils entre résidents rendent la cohabitation complexe. Elles nécessitent une organisation fine pour garantir un climat serein au sein des établissements.